Pourquoi nous nous souvenons

Le slogan de la Fondation Vimy est "Construire l'avenir en s'inspirant du passé", mais qu'est-ce que cela signifie vraiment ? Pour moi, la mémoire et la citoyenneté sont intimement liées. Être un citoyen informé, c'est tenter de comprendre et de reconnaître le passé de la société dont on fait partie. L'acte de se souvenir, de penser aux vies humaines irrévocablement changées par la guerre, est ma responsabilité en tant que citoyen. 

Cela englobe également la complexité du souvenir ; ce n'est pas facile et cela soulève des questions inconfortables. De qui se souvient-on ? Comment se souvient-on de ces personnes ? Pourquoi faisons-nous cela ? La guerre est l'une des pires choses que les êtres humains puissent s'infliger les uns aux autres. Elle fait ressortir nos meilleures et nos pires qualités, généralement en même temps, et d'une manière qu'il est difficile de comprendre après coup. 

Sacha, l'un des lauréats du Prix Beaverbrook de Vimy, a écrit après le programme de cette année : "Il y a une image qui me revient à l'esprit chaque fois que je me rends dans un lieu de mémoire : J'imagine tous ces gens, soldats, infirmières ou civils, debout devant moi. C'est la vue de toutes ces vies sacrifiées qui me fait prendre conscience de l'importance de la paix dans le monde. Et pourtant, elle reste fragile, même si les guerres changent, ce sont toujours des hommes, des femmes et des peuples qui perdent la vie. Il faut rétablir la paix là où elle n'existe pas et la préserver là où elle existe".

Je pense que Sacha souligne le point crucial du souvenir. Se souvenir est une responsabilité. C'est à nous de nous souvenir de ces personnes et de ce que la guerre leur a coûté, et dans les moments difficiles que traverse notre monde, de garder cette vision de l'humanité fermement ancrée dans nos esprits. N'oublions pas. 

Caitlin Bailey est le directeur exécutif de la Fondation Vimy.

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_{Image Credit : Les troupes canadiennes revenant des tranchées passent devant des mules de bât. Ils sont chargés de munitions et se dirigent vers les canons, novembre 1916. Canada. Ministère de la Défense nationale/Bibliothèque et Archives Canada/a000913-v8}