Nouvelles
Date de publication :
7 avril 2024
Gatineau, QC
7 avril 2024
Chers amis, pairs, relations trop nombreuses pour être mentionnées,
Les mots me manquent pour exprimer ce que je ressens depuis mon retour du Prix Beaverbrook de Vimy. Sept mois après cette expérience qui a changé ma vie, j'ai toujours l'impression que c'était hier. Il ne se passe pas un jour sans que je pense à mon séjour en Europe. Quelle que soit la distance qui me sépare du PVB, je ne crois pas que les souvenirs perdront jamais leur vivacité. Franchement, je n'ai pas encore totalement assimilé mon expérience. Il est intéressant de voir comment les émotions peuvent jouer avec vous et se présenter de la manière la plus inattendue. Il y a des moments où un souvenir se déclenche et où je commence à tout revivre, mais d'une manière beaucoup plus forte. Au fur et à mesure que j'avance, ces moments apparaissent comme des sentiments que je n'avais pas éprouvés pendant le programme.
Parfois, pendant mon absence, j'ai eu l'impression d'être privée d'émotions, ne sachant pas exactement quoi penser. La réalité en Europe est que, où que vous alliez, la guerre aura laissé des cicatrices. Il y a encore des impacts de balles et des bunkers. Je me suis sentie immergée dans une réalité qui me dépassait. Il est difficile d'exprimer en mots le fait de voir plus de drapeaux canadiens que de drapeaux des pays visités. D'autres fois, je me suis sentie perturbée, interpellée par l'ampleur de la guerre. Le premier jour, je me souviens avoir vu un cimetière sur le bord de la route. J'ai supposé que c'était celui que nous allions visiter. Ce n'était pas le cas. Les cimetières militaires sont tout simplement omniprésents. En marchant parmi les rangées de tombes, je me souviens m'être sentie physiquement malade. Parfois, on pouvait même sentir quelque chose dans l'air.
Avant de partir en août 2023, je me souviens m'être dit que cette opportunité changerait ma vie, qu'elle modifierait à jamais mon point de vue sur les guerres mondiales. Cependant, je n'ai jamais vraiment réfléchi à la nature de ce changement. Auparavant, je m'accrochais au côté positif de la guerre et me concentrais principalement sur les victoires et la propagande. Aujourd'hui, je pense aux souffrances, aux difficultés et aux pertes : "Imaginez que chaque personne se tienne devant sa tombe et la serre dans ses bras. C'est ce que m'a dit l'un des incroyables chaperons, et c'est une pensée qui restera à jamais gravée dans ma mémoire. Je suis revenue d'Europe en tant que nouvelle personne et je ne verrai plus jamais le monde de la même manière. Depuis mon retour, je me sens différente, différente en tant qu'individu, en tant qu'étudiante, en tant que citoyenne.
Grâce au PVB, j'ai enfin mis la main sur quelque chose qui m'était jusqu'alors inconnu. J'ai découvert ma raison d'être. Mon but est de me souvenir, de porter leur flambeau et de ne jamais oublier. Il s'agit de promouvoir et de préserver le passé. Le souvenir sera le service de ma vie. C'est un acte de partage des histoires qui n'ont pas été racontées à l'époque, et d'aide aux autres. Le service est un acte de nécessité, de devoir, et contribue à l'amélioration de notre société. Le souvenir est l'une des actions les plus importantes, si ce n'est la plus importante, que l'on puisse entreprendre. Le souvenir apporte la paix, l'amour et bannit le chaos en empêchant la répétition de certains schémas. Il apporte l'unité et une plus grande perspective, en particulier chez les jeunes. Ils étaient jeunes, comme nous le sommes. La seule différence est qu'ils sont nés il y a plusieurs décennies, dans un monde en guerre. La commémoration permet aux élèves de mieux comprendre le monde dans lequel ils vivent aujourd'hui et de se rendre compte que le luxe dont nous profitons n'est pas le fruit du hasard. Le service est un cadeau pour nos communautés, mais c'est aussi un hommage à ceux qui sont tombés au champ d'honneur.
De retour au Canada, cependant, j'ai été étouffé par la distorsion de la mémoire historique chez les jeunes. Il y a quelques semaines, j'ai tenu un kiosque dans mon école où j'espérais partager mon expérience. Personne n'est venu. Même si cela m'a démoralisé, je suis plus que jamais déterminé à en faire plus.
Le PVB a été le point culminant de ma vie. Je suis à jamais transformé et je consacrerai ma vie à l'histoire.
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes sentiments distingués,
Abrielle Burrs
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