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Juin 1916
Les hauteurs situées entre les villages de Hooge et de Zwartelleen étaient en 1916 la seule zone surélevée près d'Ypres qui n'était pas encore sous le contrôle des Alliés. Le terrain, qui comprend les Cotes 62 et 61 et le Mont Sorrel, est tenu par la 3e division, la division canadienne la plus récemment arrivée et qui n'a pas encore été testée au combat. Après le désastre de Saint-Éloi en avril, Alderson avait été démis du commandement du Corps canadien et remplacé par un officier de cavalerie britannique, le lieutenant général Julian Byng.
Cette portion de terrain était la seule chose qui empêchait l'armée allemande de dominer complètement le secteur d'Ypres. Avec une rare agressivité, les Allemands ont donc mené une attaque au matin du 2 juin 1916, surprenant la 3e division par une grêle de tirs d'artillerie à 8h30 et la détonation de 4 mines sous leurs lignes de front. Les préparatifs de l'attaque avaient été observés par le RFC dans les semaines précédentes et les renseignements transmis, mais les commandants de la 3e Division n'avaient pas suffisamment préparé leurs lignes pour l'attaque à venir et n'avaient pris aucune disposition pour assurer le soutien de l'artillerie. Suite à l'anéantissement de la majeure partie de la ligne de la 3e Division, les flancs furent tenus par le PPCLI pendant vingt-quatre heures sous un feu nourri.
La contre-attaque est prévue pour le lendemain matin à deux heures, mais elle est retardée à plusieurs reprises car les bataillons qui mènent les attaques ont du mal à se rendre à leur point de départ. La contre-attaque a lieu sous un faible bombardement à sept heures du matin, en pleine lumière et sous des nuages de gaz allemands. Un échec dès le départ, les commandants restés après les premières minutes ont annulé l'attaque et demandé à leurs hommes de se retrancher. Les pertes pour la période du 2 au 4 juin sont de 3 750 pour la 3e division. Ceux qui restent en vie se retranchent pour tenir les lignes du mieux qu'ils peuvent jusqu'à ce que Byng donne l'ordre d'une nouvelle tentative de reprise de la position perdue le 13 juin.
La 1ère division de Currie est déplacée pour prendre le terrain entre la Cote 60 et le bois du Sanctuaire. Après 4 bombardements, l'attaque commence le 13 juin, l'artillerie travaillant en étroite collaboration avec l'infanterie cette fois, une première pour les Canadiens. Les hommes de Currie ont franchi le sommet à 1h30 du matin, passant à la baïonnette l'ennemi et poussant jusqu'à la deuxième ligne allemande. A 2h30 du matin, tout le terrain perdu le 2 juin avait été repris et les Canadiens se préparaient aux contre-attaques allemandes à venir. Les pertes totales pour les actions au Mont Sorrel s'élèvent à environ 8 700, dont de nombreux prisonniers de guerre.
Avancées techniques :
Le saviez-vous ?
Soldat (lieutenant plus tard) A.Y. Jackson (60e Bataillon) Déjà réputé au Canada en tant que membre du Groupe des Sept, Jackson est blessé au Mont Sorrel le 3 juin alors qu'il s'apprête à sortir de sa tranchée avec son bataillon. Il retourna plus tard au front en tant que l'un des artistes de guerre canadiens officiels de Lord Beaverbrook et peignit des toiles magnifiques sur les paysages dévastés du front occidental.
Major-général Malcolm Smith Mercer (3e Division) Mercer est tué par un fragment d'obus d'artillerie britannique lors d'une inspection du front après sa nomination à la tête de la 3e division pendant le bombardement surprise allemand du 2 juin. Le lieutenant-général Byng a été invité à accompagner Mercer lors de sa tournée et a refusé. Le brigadier-général Victor Williams l'accompagne et est capturé par les Allemands, devenant ainsi le prisonnier de guerre le plus haut gradé du Canada.
Capitaine Percival Molson (PPCLI) Fils de John Thomas Molson, de la famille des brasseurs de Montréal, Percival était un joueur de hockey passionné et faisait partie de l'équipe qui a remporté la Coupe Stanley en 1897. Il a été blessé au visage près du bois du Sanctuaire le 2 juin, alors que le PPCLI luttait pour tenir le flanc laissé ouvert par la 3e Division. Molson retourna ensuite au front et fut tué près d'Avion en juillet 1917 après avoir été directement touché par un tir d'obus. Il a été décoré de la Croix militaire avant sa mort. Dans son testament, Molson lègue 75 000 $ pour la construction d'un stade sportif à McGill. Le stade sera nommé en son honneur après une décision du conseil des gouverneurs de McGill en 1919.