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Chérisy

Août 1918

La bataille de Chérisy, 27-28 août 1918

Partie intégrante de la bataille de la Scarpe, la bataille pour le village de Chérisy est un exemple des combats sanglants auxquels le Corps canadien a dû faire face dans les jours précédant la bataille pour la ligne Drocourt-Quéant. La 5e Brigade faisait partie d'une avancée destinée à percer la ligne Frenses-Rouvroy, une autre défense fortifiée menant à la ligne D-Q plus importante. Le 22e bataillon (les Van Doos) est chargé de prendre Chérisy, avec les 26e et 24e bataillons. La pluie et les mauvaises conditions ont retardé leur heure de départ, et la bataille n'a pas commencé avant 10 heures du matin.

Le 132e régiment d'infanterie allemand, dont les mitrailleuses fauchaient les Canadiens qui avançaient, leur opposa une résistance acharnée, mais le village fut capturé à la mi-journée. Les Van Doos ont perdu un grand nombre de leurs officiers dans l'attaque initiale sur Chérisy et la défense de leur position est organisée par l'officier le plus gradé restant, le major Georges Vanier, en coopération avec le 24e bataillon. Cette nuit-là, le commandement divisionnaire informe les officiers de la 5e brigade qu'ils ne seront pas relevés et qu'ils devront se battre le lendemain matin pour continuer à pousser le secteur canadien plus loin vers la ligne D-Q.

Lors de l'attaque du 28 août, Vanier fut blessé et le commandement des deux bataillons passa au commandant du 24e bataillon, le lieutenant-colonel William Clark-Kennedy, qui continua à tenir une position devant Chérisy jusqu'à ce qu'ils puissent être relevés le lendemain. À l'appel du 29 août, seuls 39 membres du 22e Bataillon répondent à l'appel ; les pertes s'élèvent à 634 tués, blessés ou disparus, y compris tous les officiers.

Avancées technologiques

Chérisy faisait partie d'une série de batailles en pièces détachées, de petits engagements pour franchir de grandes distances, qui comblaient l'écart entre Amiens le 8 août et la ligne Drocourt-Quéant le 3 septembre. Currie et les Alliés en général ont eu recours à des engagements ponctuels pour éviter les problèmes liés aux objectifs éloignés ; ils ont été de plus en plus utilisés après la Somme en 1916 et ont fait appel à l'idée de " mordre et tenir " pour réduire de petits morceaux de territoire ennemi.

La bataille de Chérisy a toutefois illustré l'un des défis auxquels le Corps d'armée a été confronté dans les jours qui ont suivi Amiens. Le rythme de la bataille depuis le 8 août a rendu de plus en plus difficile la coordination du soutien, et en combinaison avec le mauvais temps du 26 août, les bataillons participant à la bataille de Chérisy n'ont pas eu un soutien suffisant pour le contre-barrage.

L'artillerie allemande peut continuer à tirer sur eux, et les nids de mitrailleuses encastrés dans le village créent des ravages pour les troupes qui avancent, car elles sont retardées par des fils barbelés non coupés et un sol inégal. Si le Corps de Currie devait réussir dans les batailles à venir, qui se déplaçaient encore plus rapidement, la question de fournir un soutien opportun était cruciale.

Notables

Chérisy a été une bataille désespérée et il y a eu de nombreux actes de bravoure qui n'ont pas été enregistrés pendant les deux jours de conflit ; cependant, deux Canadiens se distinguent.

Lemajor Georges-Philéas Vanier, l'officier le plus haut gradé restant à la fin de l'avancée du 27 août. Vanier organisa l'attaque du lendemain, sachant qu'il avait peu de chances de survivre, et conduisit ses soldats au sommet à 12 h 30 le 28 août. Il est touché à l'estomac et sa jambe est brisée par un obus, mais il est évacué et survit à la bataille. Vanier se remit de ses blessures et devint Gouverneur général du Canada. Cliquez sur l'image ci-dessous pour accéder à son dossier de service de Bibliothèque et Archives Canada.

VANIER, GEORGES PHILIAS

Lelieutenant-colonel William Clark-Kennedy, l'officier supérieur restant du 24e bataillon, rassembla les restes du 22e bataillon et tint sa position à l'extérieur de Chérisy jusqu'à ce qu'il puisse être relevé. Bien que gravement blessé, Clark-Kennedy a refusé de quitter ses hommes et a continué à commander la bataille jusqu'à ce que les deux unités soient retirées. Il a reçu la Croix de Victoria et a vécu le reste de sa vie à Montréal. Cliquez sur l'image ci-dessous pour accéder à son dossier de service de Bibliothèque et Archives Canada.

CLARK-KENNEDY, WILLIAM HEW
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